7 indicateurs financiers à suivre

Auteur

Jéhan Bouffar Roupé

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Date de publication

avril 8, 2024

Reporting d'indicateurs financiers

Les indicateurs financiers sont des outils essentiels dans l’arsenal du dirigeant d’entreprise. Ils analysent la performance opérationnelle et la viabilité de son entreprise.

Un indicateur financier est une donnée chiffrée. Il en existe un certain nombre et chacun va permettre de quantifier un aspects spécifique de l’activité d’une entreprise. Ces indicateurs vont bien au-delà de simples chiffres : ils fournissent des insights stratégiques précieux permettant de prendre des mesures éclairées.

Première chose à bien avoir en tête avant de continuer cet article : Un chiffre d’affaires élevé ≠ entreprise rentable.

Et oui, le succès d’une entreprise ne se mesure pas à son chiffre d’affaires. Une entreprise peut avoir un chiffre d’affaires très élevé mais avoir beaucoup de charges et ne pas dégager de marge. Inversement, une entreprise peut avoir un petit chiffre d’affaire mais être rentable !

Vous l’aurez compris, il y a plusieurs indicateurs qui permettent de mesurer le succès d’une entreprise. Découvrons les ensemble :

Le Chiffre d’Affaires et les Écarts Constatés

Oui, le chiffre d’affaires seul n’est pas représentatif du succès d’une entreprise. Il fait tout de même parti des indicateurs à suivre. En fait, il faut le mettre e, perspectives avec d’autres indicateurs.

Il représente le montant total des ventes réalisées par l’entreprise sur une période donnée. Il exclut les taxes et les coûts associés à ces ventes. Ce chiffre est essentiel car il reflète directement l’activité commerciale de l’entreprise et sa capacité à générer des revenus.

Dans l’analyse financière, le chiffre d’affaires est utilisé pour évaluer la croissance de l’entreprise. La croissance n’est pas mesure par le CA uniquement. En revanche, le CA permet de voir si les objectifs de vente sont atteints.  Le CA devient utile lorsqu’il est comparé aux prévisions initiales ou aux objectifs fixés pour mesurer l’efficacité des stratégies commerciales et marketing mises en place.

Les écarts constatés entre le chiffre d’affaires réel et les prévisions peuvent révéler des informations importantes. Un écart positif peut indiquer une croissance plus rapide que prévu, tandis qu’un écart négatif peut signaler des défis ou des obstacles à surmonter.

Le CA peut également être comparé au CA de l’année précédente sur la même période. On peut ainsi évaluer si l’entreprise stagne ou augmente ses ventes.

En résumé, le chiffre d’affaires, lorsqu’il est mis en perspective, est un bon indicateur de l’augmentation des ventes.

Le résultat d’exploitation

Le résultat d’exploitation est un indicateur financier qui mesure la performance opérationnelle d’une entreprise en excluant tout ce qui n’est pas liés à son activité principale. Par exemple, si votre entreprise génère des revenus financiers liés à des investissement ou des placements, en plus de l’activité principale, alors ces derniers ne sont pas pris en compte dans le résultat d’exploitation. Il représente la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices à partir de ses activités courantes, sans tenir compte des sources de financement ou des éléments extraordinaires.

Résultat d’Exploitation = Produits d’Exploitations – Charges d’Exploitation

Le résultat d’exploitation est important car il fournit un aperçu direct de la rentabilité opérationnelle de l’entreprise. Il permet au dirigeant d’évaluer la performance de base de l’entreprise, indépendamment des facteurs externes tels que les fluctuations des taux d’intérêt ou les gains ou pertes provenant d’investissements.

L’analyse des bénéfices et des pertes en termes d’exploitation permet de déterminer si l’entreprise est capable de générer des profits à partir de ses activités commerciales régulières. Un résultat d’exploitation positif indique que l’entreprise génère des bénéfices à partir de son cœur de métier. Un résultat d’exploitation négatif signale des inefficacités opérationnelles.

Le coût de revient

Le coût de revient représente l’ensemble des coûts engagés pour produire et distribuer un produit ou un service.

Il est composé tous les éléments (directs et indirects), qui contribuent à la fabrication et à la mise à disposition d’un produit ou service. Ainsi le coût de revient inclut des éléments tels que :

  • les coûts des matières premières
  • la main-d’œuvre directe et indirecte
  • les coûts de fabrication
  • les frais généraux de fonctionnement
  • les frais de distribution et de commercialisation.

Le coût de revient a notamment un impact sur le prix de mise en vente. En comprenant précisément les coûts associés à la production d’un produit ou d’un service, une entreprise peut fixer des prix de vente compétitifs et rentable.

Si le coût de revient est mal estimé ou mal maîtrisé, cela peut entraîner une sous-évaluation ou une surévaluation des prix. Un prix de vente mal estimé peut avoir des conséquences directes sur la rentabilité et la compétitivité de l’entreprise.

Le coût de revient est étroitement lié à la marge brute, qui représente la différence entre le prix de vente d’un produit ou d’un service et son coût de revient.

En résumé, le coût de revient joue un rôle essentiel dans la fixation des prix et dans la gestion des marges bénéficiaires. Une analyse précise et constante du coût de revient permet aux entreprises d’optimiser leur rentabilité et de rester compétitives sur le marché en ajustant leurs prix.

La marge brut

La marge brute mesure la rentabilité d’une entreprise en évaluant la différence entre le chiffre d’affaires réalisé grâce aux ventes de biens ou de services et le coût direct associé à la production. En d’autres termes, la marge brute représente le montant total disponible pour couvrir les frais et générer des bénéfices.

Le calcul simplifié de la marge brute est le suivant : Chiffre d’affaires – Coût de revient.

Une marge brute élevée indique que l’entreprise réalise des ventes à un prix suffisamment élevé pour couvrir ses coûts directs et dégager un profit substantiel.

La marge brute permet d’ajuster les activités commerciales et optimiser la rentabilité. En surveillant la marge brute, les entreprises peuvent évaluer l’efficacité de leurs prix et de leur structure de coûts. Une marge brute insuffisante peut indiquer des problèmes tels que des coûts de production trop élevés, des inefficacités opérationnelles ou une concurrence féroce sur les prix. En revanche, une marge brute saine peut encourager l’investissement dans de nouveaux produits ou services, ou l’amélioration des processus de production pour augmenter la rentabilité globale de l’entreprise.

L’Excedent Brut d’Exploitation

L’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) est un indicateur financier qui mesure la capacité d’une entreprise à générer des bénéfices à partir de ses activités opérationnelles courantes, en tenant compte des revenus et des coûts liés à cette exploitation. L’EBE exclut les charges financières, les charges non récurrentes et les impôts, ce qui en fait un indicateur utile pour évaluer la rentabilité opérationnelle pure de l’entreprise.

Pour calculer l’EBE, on peut utiliser différentes méthodes en fonction des données disponibles. Une méthode consiste à partir de la valeur ajoutée (VA) en ajoutant les subventions d’exploitation (ides financières accordées par des entités publiques ou privées) et en soustrayant les impôts et taxes ainsi que les charges de personnel.

EBE = Valeur Ajoutée + Subvention d’Exploitation – Impôts & Taxes – Charges de Personnel

Une autre méthode utilise le résultat net comptable en ajoutant les charges financières, les produits financiers, les charges exceptionnelles, les produits exceptionnels, les dotations aux amortissements et aux provisions, et en soustrayant les reprises sur amortissements et provisions, ainsi que d’autres produits et charges de gestion courante.

L’EBE permet de mesurer la rentabilité opérationnelle d’une entreprise indépendamment de ses choix de financement et de sa structure fiscale. Il met en lumière la capacité de l’entreprise à dégager des profits à partir de ses activités principales.

L’interprétation de l’EBE permet de comprendre si l’entreprise est capable de couvrir ses coûts opérationnels et de générer un excédent à réinvestir dans son activité. Un EBE positif et croissant est généralement un signe de bonne santé financière et d’efficacité opérationnelle. Un EBE négatif peut indiquer des défis structurels ou des problèmes de rentabilité à résoudre.

Le seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité, également appelé point mort, est utilisé pour déterminer le niveau d’activité nécessaire à une entreprise pour couvrir tous ses coûts et commencer à réaliser un bénéfice. Ce seuil est important car il permet de déterminer le moment où une activité devient rentable et commence à générer un bénéfice net.

Une fois le seuil de rentabilité calculé, il peut être utilisé pour prendre des décisions stratégiques. Si le chiffre d’affaires actuel est inférieur au seuil de rentabilité, l’entreprise opère à perte et doit envisager des ajustements tels que l’augmentation des prix, la réduction des coûts variables ou la recherche de moyens d’augmenter les ventes.

D’autre part, si le chiffre d’affaires dépasse le seuil de rentabilité, l’entreprise commence à réaliser un bénéfice. Les gestionnaires peuvent alors chercher à maximiser les bénéfices en optimisant les opérations et en identifiant les opportunités de croissance rentable.

Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR)

Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est utilisé dans la gestion de la trésorerie et la planification financière d’une entreprise. Son rôle est d’évaluer les besoins de financement liés au cycle d’exploitation de l’entreprise. Il évalue en particulier les décalages entre les encaissements et les décaissements.

Le BFR permet d’anticiper les besoins de financement nécessaires pour couvrir les dépenses opérationnelles courantes (salaires, loyers, frais bancaires…), telles que les stocks, les créances clients et autres dépenses à court terme. En comprenant et en gérant efficacement le BFR, les entreprises peuvent optimiser leur trésorerie en garantissant un équilibre adéquat entre les entrées et les sorties de liquidités.

Le BFR est essentiel pour anticiper les besoins de financement à court terme. Un BFR positif indique que l’entreprise a besoin de financement supplémentaire pour couvrir ses dépenses courantes. En revanche, un BFR négatif signifie que l’entreprise génère suffisamment de liquidités pour couvrir ses besoins opérationnels sans recourir à un financement extérieur.

Récapitulatif des indicateurs financiers à suivre et leurs formules

Indicateur Explication Composants Formule de Calcul
Chiffre d’Affaires (CA) Revenus générés par les ventes de biens et services Nombre de ventes, Prix de vente unitaire CA = Σ ventes
Résultat d’Exploitation Mesure de la rentabilité de l’activité opérationnelle Produits d’exploitation, Charges d’exploitation Résultat d’Exploitation = Produits d’Exploitation – Charges d’Exploitation
Coût de Revient Coûts totaux pour produire et distribuer des biens ou services Coûts directs, Coûts indirects Coût de Revient = Coûts directs + Coûts indirects
Marge Brute Revenu généré sur une vente après déduction des coûts Prix de vente, Coût de revient Marge Brute = Prix de vente – Coût de revient
Excédent Brut d’Exploitation Mesure la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices après paiement des charges opérationnelles Valeur ajoutée, Subventions d’exploitation, Impôts et Taxes, Charges de personnel EBE = Valeur Ajoutée + Subventions d’Exploitation – Impôts et Taxes – Charges de Personnel
Seuil de Rentabilité Niveau d’activité où l’entreprise commence à être rentable Charges fixes, Charges variables, Prix de vente unitaire Seuil de Rentabilité = Charges fixes / (Prix de vente unitaire – Coût variable unitaire)
Besoin en Fonds de Roulement (BFR) Mesure des besoins de financement nécessaires pour couvrir les opérations courantes Créances clients, Stocks, Dettes fournisseurs BFR = Créances clients + Stocks – Dettes fournisseurs
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